La solidarité entre jeunes et vieux, ainsi qu’entre riches et
pauvres, est un élément essentiel au bon fonctionnement
de la prévoyance vieillesse.
Certaines personnes ne sont pas en mesure d’assurer seules leur pré-
voyance pour couvrir leurs besoins, l’âge venu. Elles sont, totalement ou
partiellement, tributaires de l’aide d’autrui. À cela s’ajoute qu’il est plus
efficient et plus avantageux, du point de vue économique, que chacun
ne doive pas s’occuper seul de sa prévoyance. C’est pourquoi la pré-
voyance vieillesse est organisée collectivement et caractérisée par la soli-
darité. Cela dit, il existe plusieurs formes de solidarité.
Dans la prévoyance étatique, à l’exemple de l’AVS, la solidarité est un
élément essentiel pour les prestations et pour le financement. Elle est
fondée sur le principe selon lequel les personnes en âge de travailler
financent les rentes des retraités. L’argent versé par les jeunes sous forme
de cotisations couvre les rentes en cours. Il se crée ainsi une solidarité
entre les générations. Les jeunes profiteront eux-mêmes de cette solidarité
l’âge venu.
Mais l’AVS connaît aussi une forte solidarité entre riches et pauvres. Ceux
qui gagnent beaucoup paient davantage que ce qu’ils obtiendront plus
tard. Celui qui gagne un million de francs par an verse, conjointement
avec son employeur, 87 000 francs de cotisations à l’AVS, mais ne percevra
plus tard qu’une rente de 28 440 francs au plus (rente maximale en 2020).
Ceux qui sont financièrement moins bien lotis en profitent, car ils touchent
plus qu’ils n’ont cotisé.
La prise en charge par la Confédération de plus d’un cinquième des
dépenses de l’AVS constitue aussi une forme de solidarité. La Confédéra-
tion finance cette contribution essentiellement par les recettes f iscales,
qui sont alimentées surtout par les salaires élevés et les grandes fortunes.
Les prestations complémentaires, prises en charge par la Confédération
et les cantons, sont quant à elles exclusivement financées par les impôts.
La solidarité dans l’AVS profite également à ceux qui ne peuvent pas se
concentrer sur l’exercice d’une activité lucrative. Le temps consacré à
l’éducation des enfants ou aux soins des proches donne droit à des boni-
fications. Quiconque remplit des tâches aussi importantes pour la société
ne doit pas s’en trouver pénalisé sur le plan de la prévoyance vieillesse.
Le système de la prévoyance professionnelle, par contre, n’a pas pour ob-
jectif une redistribution entre les générations ou entre riches et pauvres.
Pour autant, la prévoyance professionnelle est elle aussi organisée
collectivement et fondée sur la solidarité. Les salariés d’une entreprise
se regroupent et épargnent en commun – dans leur caisse de pension
– pour la période qui suivra la vie active. Cela rapporte davantage que si
chacun devait placer l’argent pour soi. Et les risques de placement sont
supportés solidairement.
Enfin, il existe dans tous les systèmes de prévoyance vieillesse une autre
forme de solidarité, liée à l’espérance de vie. Celui qui meurt plus jeune
touche moins de prestations de rente. L’argent non utilisé bénéficie ainsi
à ceux qui vivent plus longtemps.