Plusieurs facteurs externes influent sur la prévoyance vieil-lesse : l’évolution démographique, l’évolution économique et celle de notre société.
La prévoyance vieillesse n’évolue pas en vase clos, mais dans un contexte
démographique, économique et social qui change constamment. De plus
en plus de personnes vivent jusqu’à un âge avancé et touchent de ce
fait plus longtemps une rente. En 1948, l’espérance de vie d’un homme
de 65 ans était d’à peine 12 ans, et celle d’une femme de 65 ans, d’un
peu plus de 13 ans. Aujourd’hui, elle est de 19,9 ans pour les hommes et
de 22,7 ans pour les femmes.
Sur la même période, la natalité a diminué : en 1948, on comptait
19,2 naissances pour 1000 habitants, contre 10,3 aujourd’hui ; et une
femme avait en moyenne 2,54 enfants, contre 1,52 aujourd’hui.
Dans les années 1950 et 1960, la Suisse a connu une forte poussée dé-
mographique. En dix ans, de 1954 à 1964, le nombre des naissances est
passé de quelque 84 000 à près de 113 000 par année, puis il a décru et
est retombé à 84 000 en 1974. Ces années de forte natalité constituent
ce qu’on a appelé la génération du baby-boom. Les hommes et les femmes
de cette génération atteignent désormais l’âge de la retraite.
Aucune génération n’a connu ensuite autant de naissances que celle des
baby-boomers.
Cela a pour effet que le nombre de retraités augmente plus rapidement
que le nombre d’actifs. Au cours des dernières années, l’immigration a
certes pu freiner cette évolution défavorable, mais n’a pas pu la compenser.
Il y a 60 ans, on comptait en moyenne 6 actifs pour un retraité. On n’en
compte plus que 3,3 aujourd’hui, et ce sera encore moins à l’avenir. Cette
évolution compromet le financement de la prévoyance vieillesse.
Du fait qu’elle est financée essentiellement par les cotisations et les re-
cettes fiscales, la prévoyance vieillesse dépend très fortement de l’évolu-
tion de l’économie. Celle-ci influe aussi sur le rendement des capitaux,
qui revêt une grande importance en particulier pour la prévoyance pro-
fessionnelle. Une faible croissance économique a des effets négatifs sur
la prévoyance vieillesse.
Les changements au sein de la société et du monde du travail jouent
aussi un rôle. Par exemple, de plus en plus de personnes souhaitent
travailler à temps partiel ou choisir elles-mêmes le moment de quitter la
vie professionnelle. Et les femmes sont de plus en plus nombreuses à
travailler. La prévoyance vieillesse doit aussi s’adapter à cette évolution.